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La société pardonne souvent au criminel, jamais elle ne pardonne au rêveur (O. Wilde)

Infernalism : the Path of Screams

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Références

  • Gamme : Mage : the Sorcerers Crusade
  • Version : première édition
  • Type d'ouvrage : Supplément de règles et de contexte
  • Editeur : White Wolf
  • Langue : anglais
  • Date de publication : janvier 1998
  • EAN/ISBN : 1-56504-495-9
  • Support : Papier et Electronique
  • Disponibilité : Paru

Contributeurs

Contenu de l'ouvrage

Matériel

Livre de 128 pages à couverture souple.

Description

Ce supplément de Mage : the Sorcerers Crusade est consacré aux Mages qui se lient aux puissances Infernales, que l'on appellera Nephandi au XXè siècle.

Le livre débute par Prelude to Damnation, une nouvelle de six pages : l'ultime confession d'un Infernaliste à la veille d'être envoyé au bûcher. Une Introduction de 5 pages nous présente ensuite le livre. Il contient aussi un lexique de deux pages, présentant les termes employés par les Infernalistes pour décrire leur Magye et leurs croyances.

Le premier chapitre (14 pages) s'intitule Better to Reign in Hell et présente l'histoire du monde vu par les Infernalistes, fondée sur l'existence de l'Absolu, celui qui est source de tout, et vers quoi tout doit retourner. On y parle de la représentation de l'Absolu au fil des siècles (Ahriman, Lucifer...) et des luttes de ses serviteurs.

The Devil's Own parle ensuite en 36 pages de la nature de l'Infernaliste comme personnage. Une bonne partie du chapitre (16 pages) présente les motivations et le cheminement de ces mages maudits. 14 pages nous présentent une vingtaine d'archétypes d'Infernalistes, avec leurs motivations et des notes sur le "roleplay" de ces personnages. Les Archétypes sont : l'érudit, l'alchimiste, le chevalier noir, le païen sanguinaire, le bon vivant, le rat des catacombes, le prêtre corrompu, la catin, le chirurgien fou, le forgeron de l'enfer, le ver dans le fruit (éminence grise), le nécromancien, le pistolero, le décadent, la sorcière satanique, le serpent (courtisan), celui-qui-a-vu-des-choses, le bourreau, le prophète fou, l'usurier, le shaman dément, le sauvage.
Les dernières pages nous décrivent des Infernalistes célèbres : certains sont propres au Monde des Ténèbres (comme l'inusable Tezghul), d'autres sont plus classiques (Gilles de Rais, Faust...).

Ars Maleficarum nous décrit en 24 pages la Magye Infernale.
Après avoir décrit la façon dont elle diffère de la Magye classique (surtout une question de vocabulaire : les règles sont les mêmes), l'auteur donne les règles des pactes et de leurs effets. On ne parle pas de la Dark Thaumaturgy, cette Magye Statique accessible aux non-Mages qui est abordée dans d'autres ouvrages (Dark Ages Companion ou "Book of Madness"), mais des Investissements Démoniaques ressemblant aux pouvoirs décrits dans Freak Legion ou The Bygone Bestiary : des avantages surnaturels dont 24 sont décrits. Le chapitre parle aussi de la Foi Infernale (qui fonctionne comme la Vraie Foi, de façon inverse) et liste de nouveaux Avantages et Défauts (10).
Nous avons ensuite la description des Sphères Qlippothiques (Sphères Magyques des Infernalistes), les détails techniques sur l'Aesfodia (la Quintessence Infernale) et les foci Infernaux. Le chapitre se poursuit par un catalogue de routines (7 dont Soul-Forging qui permet de fabriquer des objets habités par des fantômes ou des démons) et de Talismans (dont des grimoires).
Le chapitre se conclut par la description de quelques factions Infernales : les Bahari (adoratrices de Lilith), les K'wahhll (cannibales déments), les Decandanti (libertins avant l'heure), les Gardiens de Ganzir (gardiens de religions disparues) et les Nephandi (serviteurs du Ver).

The Devil sends the Beast nous parle des Démons et autres créatures Infernales. Quelques règles simples (une page) complètent les règles sur les Esprits de Sorcerers Crusade avant de passer au catalogue.
On commence par les Infernal Hosts, des êtres matériels : Cannibal Corpse (des goules), Chien-Démon, Kraken (Devilfish), Zombie (nommé Dust Man), Fomor (les Fomorés de Werewolf), Squelettes animés.
On poursuit par les Servlings, ou Démons mineurs : hobgobelins ("incarnations de la folie" créées par le Fléau), diablotins, Succubes et Incubes, Lucifergia (qui pourchassent ceux qui ont rompu un pacte Infernal), Malebranche (qui tourmentent les âmes damnées), Esprits de péchés.
On continue avec les War-servitors : après un modèle générique, on nous donne deux exemples : Mardaku le Ravageur et Puluhtu le Silencieux.
Ensuite on parle des Tempters : après un modèle générique, les exemples donnés sont : Dorian l'amant démoniaque et Lila Tammaas la dévoreuse de langues.
Le chapitre se termine par une demi-page sur les Grand Demonic Manifestations, lorsque les seigneurs des Enfers daignent se déplacer eux-mêmes. Cette demi-page est surtout là pour dire qu'il est impossible de faire face à ces divinités...

L'Appendice (10 pages) donne une liste de démons, avec une courte description pour chaque : démons Assyriens, Babyloniens et Egyptiens (19 démons parmi lesquels Thot et Pazuzu), démons Chrétiens, Musulmans et Juifs (34 démons ; on y trouve aussi Ahriman des Zoroastriens et, bien sûr, d'anciens dieux "diabolisés" dans la Bible comme Baal et Cronos), sombres dieux païens (35 démons parmi lesquels on retrouve des dieux comme Cernunnos, Odin, Pan et... Hermès), démons/dieux exotiques (20 démons parmi lesquels Kâli, le Roi-Singe et le Ver), manifestations primales (21 démons correspondant aux Urge-Wyrms de Werewolf). Cette partie se termine par une bibliographie (et une discographie).

Chaque chapitre débute par une illustration pleine page de Christopher Shy, dans son style habituel (photo modifiée), ainsi qu'une courte nouvelle. L'ouvrage est parsemé de divers encadrés : "ceci est une fiction", "les Infernalistes ne doivent pas être joués", etc.

Cette fiche a été rédigée entre le 8 mai 2000 et le 8 mai 2009.  Dernière mise à jour le 26 février 2010.

Critiques

soner du  

Voici l'ouvrage que Phil Brucato avait promis de ne jamais écrire... mais finalement il a craqué. Il a cependant tout fait pour ne pas sombrer dans le grotesque : même les illustrations sont assez sages (à peine si on apperçoit la femme nue enchaînée page 21, et une bite page 42, à côté de ZZ Top).

Le livre expose le pourquoi de la damnation, il tente de trouver les explications possibles de la chute d'un Mage (ou d'un homme ordinaire). Le livre parle de la quête d'Absolu qui peut mener à l'égoïsme total : la philosophie Infernaliste ici détaillée est presque séduisante et on constate qu'elle est très proche de celles de certains mages (on comprend pourquoi tant de Batini sont tombés !).

Les règles, monstres, sorts et objets sont bienvenus et variés, et restent dans des quantités raisonnables. Pratique, bien écrit, bien rempli : ça vaut bien un 5/5 tout ça, même si ce livre reste en-deça des chefs d'oeuvres de la gamme...

XS  

Bof.

Je n'irai pas jusqu'à dire que ce genre de supplément m'ennuie, mais bon. C'est, personnellement, le dernier que j'ai acheté pour completer ma collection.

Le traitement "White Wolf" des méchants pas beau infernalistes ne m'attire pas. Je trouve qu'il y a suffisamment de ressorts dramatiques dans l'univers de Sorcerers Crusade pour ne pas nous ressortir des infernalistes ricanants.

En plus, le côté "suggested for mature readers" a justement un côté puéril qui me saoule vite. Donc je n'ai sans doute pas donné toute sa chance à ce supplément. Mais personnellement, à part me fournir quelques idées pour des PNJs, il ne m'a pas fait beaucoup d'usage.

C'est quand même triste de constater que WW a eu besoin de sortir ça avant de faire un supplément sur l'ordre de la raison (qui est juste une des factions essentielles dont peuvent faire partie les PJs...). J'imagine que c'est une concession nécessaire à leur positionnement et à leur public... Enfin, bon, de mon point de vue, c'est un supplément plutôt secondaire.

sk8bcn  

Dès le début, on sent qu'Infernalism est sorti à une époque où le jeu de rôle avait mauvaise réputation vu le nombre d'encarts sur le fait que, "ce n'est qu'un jeu", "il ne faut pas vénérer Satan", "SI vous voulez jouer un tueur de bébés, vous n'êtes pas net".  Ca a un côté désagréable (notament les incursions morales de l'auteur) mais bon, l'époque était différente. Par ailleurs, je suis assez étonné du langage beaucoup plus familier dans ce supplément par rapport au livre de base.

Une fois ses éléments de forme vus, on peut passer au texte. Après une traditionnelle nouvelle et un chapitre d'introduction, on attaque un tour d'horizon de l'infernalisme sur 14 pages.

36 pages dressent ensuite les portraits des différents infernalistes. Comment ils peuvent se laisser tenter, comment la situation évolue, quelques archétypes, quelques PNJ infernalistes. A la lecture, j'avais un mauvais pressentiment : certains archétypes ne serviront que comme PNJ mimeur (exemple : le bon vivant, tombé dans l'infernalisme juste pour pouvoir faire ce qu'il veut ou la serveuse qui aime bien baiser). Pas de quoi construire une chronique dessus. On a assez peu de profils majeurs autours desquels développer mais beaucoup de matos pour écrire un background long comme le bras aux ennemis (ce qui ne servira presque pas en jeu). Je craignais le même phénomène que le livre de base : un déficit d'éléments de jeu.

Au final ma crainte s'est avérée infondée et ce chapitre a tout sens considérant la progression globale du supplément.

Le chapitre suivant fait 34 pages et aborde un angle plus technique : pouvoirs, avantages et défauts, magie, objets maudits. On a aussi droit sur quelques pages à des organisations infernalistes. Dommage, parce que chacun n'est développée que sur une colonne par page. C'est un peu léger.

Le dernier chapitre du 18 pages propose des créatures infernales et des démons. Quelques uns sont très classiques (zombies, squelettes, chiens de l'enfer) mais la plupart restent originaux (dans le sens où ils ne sont pas issus du folklore med-fan classique - mais nous ne sommes pas non plus dans de la créativité débridée.

Les appendices présentent des noms de dieux ou de démons mauvais par famille de croyance, en quelques mots. Un plus pour ancrer le jeu dans le contexte de Renaissance de Mage. Elles proposent aussi une bibliographie.

Que dire de ce supplément ? C'est un bon supplément, solide, qui traite de tous les aspects du sujet. Mais à vouloir coller aux canons du folklore, qui ont toujours inspiré le jeu de rôle, on obtient un ouvrage classique et sans grande originalité. L'auteur fait le job, c'est carré mais ça ne vaut pas le 5/5.

Critique écrite en octobre 2020.

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